Les bâtiments actuels du Château du Mazel sont les restes, ainsi que les reconstructions d’une seigneurie datant au moins du XIIIeme siècle.
En effet, nous savons qu’en 1290 déjà, la famille De Blaynier vivait sur les terres du Mazel. Par alliances et héritages successifs, le Mazel resta la propriété des De Boulieu pendant plusieurs siècles puis prit le nom des Latour Maubourg.
C’est à ces siècles d’histoire que nous devons ce mur d’enceinte d’un hectare et cette tour de défense ronde avec son toit de lauze.
Nous découvrons donc, au fil de la visite, des pierres de différents styles et de différentes époques, alliant art noble et fonctionnalité paysanne ; venez donc découvrir le four à pain en briques et pierres d’époques, la grange aménagée tout en respectant le style paysan, la tour ronde avec son toit de lauze…
En amenant sur les lieux divers animaux et en développant leur élevage, la ferme actuelle du Mazel a pour premier but d’assurer l’autonomie alimentaire des habitants du lieu.
Cependant, au-delà de cette première fonctionnalité, la ferme a pour second but de conserver et de faire découvrir le patrimoine de la région, en continuant de faire vivre des races et des méthodes paysannes anciennes qui ont traversé les âges depuis le Moyen-Age jusqu’à il y a encore cinquante ans. Et Julien, comme beaucoup de paysans de la région, continue à l’heure actuelle de fonctionner de la même manière.
C’est ainsi que vous pourrez découvrir chez lui :
-Un cheval « de pays » , dit « auvergnat ». Il s’agit d’un demi trait de taille moyenne plein de vigueur. Ces chevaux, étant la race du Massif Central, étaient les plus représentés dans le pays.
-Des vaches « Villard de Lans » spécialement choisies par Julien parce qu’il s’agit de la cousine, voire de la sœur jumelle de la « Mézine » qui peuplait encore il y a cinquante ans les Hauts Plateaux entre l’Ardèche et la Haute Loire. Hélas, ces vaches typiques de la région ont toutes disparues dans les années 1960, peu de temps avant qu’il y ait un sursaut de sauvegarde des races mixtes de pays.
Heureusement, nos cousins du Vercors avaient exactement les mêmes, peut être du fait de la présence paysanne des moines Chartreux dans les deux Massifs, et cela depuis des siècles. Les quelques vaches Villardes sont donc redevenues Mézines en mettant les pieds sur le sol acide des plateaux de Haute-Loire.
Elles sont rustiques, de grande taille, avec de belles cornes, laitières et allaitantes, une race idéale pour la traction animale.
-Des cochons en plein air, car l’élevage de porcs a toujours été pour Julien au centre de la vie de la ferme. En effet, c’est l’élevage de cet animal qui lui permet de manger de la viande tout l’hiver tout en valorisant les sous-produits qui sont ensuite cuits à la chaudière à bois.
Les cochons sont également présents pour pouvoir être consommés à la broche directement à la ferme lors des évènements organisés sur les lieux.
-Une basse cour composée de volailles de race rustique pour les œufs et la viande, ainsi que des lapins élevés en plein air.
Le Mazel est un lieu où est également pratiquée et transmise la langue du pays, soit l’occitan. Car n’oublions pas qu’au Moyen-Age, tout comme il y a 50 ans encore, la langue parlée dans la région n’était pas le français.
Encore aujourd’hui, le patois occitan local est très pratiqué, et c’est dans le but de le conserver et de continuer de le transmettre qu’une association locale, appelée La Rétournade, propose des cours de langue les mercredi soirs au Château du Mazel.
Ces ateliers de langue ont lieu dans un local ouvert à tous, où sont également disponibles sur place des livres et CD sur la langue.
Voilà une belle occasion de voyager dans le temps et de découvrir la culture de ce pays à travers ce patois ancien qui a traversé les siècles.